Le Champ des Clefs

Ouais, ouais, je sais

Je sais bien que notre époque est sombre

J’sais bien qu’autour de nous les spectres sortent de l’ombre

Je les vois dans les rues, ces goules qui se rassemblent

Quand j’entends le cri des harpies, moi aussi j’ai les mains qui tremblent.

Y a des bleus sur mon âme quand mon pays a la gangrène

Quand c’est des mecs de 20, 30 ans qui montent au Front d’la Haine

Quand des milliers d’manifestants s’rangent sous la bannière des Le Pen

J’saigne

Vous pouvez pas savoir comme vous m’faites de la peine

Quand j’entends vos discours qui m’foutent la gerbe et la migraine

Plus vous ouvrez vos gueules, plus on ferme les yeux

Mais non ! Il faut qu’on lutte contre la marée bleue

Qu’on rende coup pour coup, à tous, tout le temps, partout

Puisque vous matraquez pour enfoncer vos clous.

Sans s’décourager

Sans baisser les bras

Parce que si on laisse courir, c’est sûr qu’on y arrivera pas

Faut vous mettre le nez dans vos merdes quand vous salissez les trottoirs

Et vous allumer la lumière si vous avez trop peur du Noir

Ils vous font croire que c’est du blé, et vous avalez leur ivraie

Sans broncher, vous buvez leur bile parce qu’ils vous disent que c’est du lait

Vous gobez tout en bons pigeons, sans voir que vos œufs sont pourris

Que ces idées qu’on a plantées comme des drapeaux dans vos esprits

Sont là pour vous conditionner à une ultime tyrannie !

La pire

La plus laide

Le démon de l’Histoire

Celle qui veut par la haine remplacer l’espoir.

Ils se jouent de vos peurs et de vos déceptions

Ils vous promettent un antidote en vous injectant du poison

Pourquoi leur faire confiance ? Vous êtes déjà trahis.

Tous les moyens leur sont bons pour s’emparer de vos esprits.

Vous y croyez vraiment, au grand complot Musulman ?

Vous pensez qu’le vrai danger vient des immigrants ?

Qu’ils se sont passé l’mot pour envahir la France ?

Réveillez-vous, les gars, faut sortir de la transe !

J’sais pas si ça m’fait rire

Ou si ça m’fait vomir

De voir à quel point ça a été facile de vous endormir ;

Votre manichéisme n’est pas de la sagesse

Mais votre crédulité est une paresse.

Si pour être Française il faut être comme vous,

Renier les Blacks, les Beurs, les accuser de tout,

Détester son voisin, le traîner dans la boue,

Sublimer le racisme en l’érigeant en loi

Se dire qu’ça sert à rien, abandonner sa voix

Délateurs, collabos, ne comptez pas sur moi.

Je joue cartes sur table et jamais ne me couche

Je crache sur les mythes que vos mensonges accouchent ;

Ecoutez bien les mots qui sortent de ma bouche :

Il n’y a pas de Français de souche.

Mon pays n’a qu’un peuple fait de mélanges

Le blanc n’est pas la marque des anges.

Il faut que cette France mérite sa devise

Et qu’elle foule au pied tous ceux qui nous divisent

Puisqu’il nous faut lutter, choisissons bien l’ennemi

Le mal ne porte pas la marque d’une ethnie.

Si il me faut conclure je pose une autre rime 

Sous forme de question : à qui profite le crime ?