Ecoanxiété
Lourd, le ciel, le coeur
Face à l’ampleur du désastre annoncé
Et face au mur, immense
Et tous les yeux fermés, obstinément clos
Moi aussi, pour survivre, je baisse la tête
Je ne suis qu’un fruit de l’arbre tordu,
L’arbre aux racines démesurées
Insatiables suçoirs qui disloquent et assèchent
Et moi, suspendue à une brindille
La sève qui me nourrit me rend amère
Elle a le goût des cendres, du sang
Ces riches vallées si fertiles autrefois
Seront bientôt rendues au désert
Partout où germe le profit éclot aussi la misère
Et tout est corrompu, jusqu’à l’eau des sources
A quoi bon la civilisation, la science, le génie,
S’ils ne sont pas posés devant ce qu’il y a de Grand,
S’ils ne sont pas au service de ce qu’il y a de Petit ?
Lourd, mon coeur, lourd de détresse
Nous tuons ce que nous devrions vénérer
Nous tuons ce que nous devrions protéger
Nous tuons tout ce qui n’a pas de prix
Tous, nous mourons, à feu croissant
Et tous, nous sommes assassinés
Il n’est plus temps d’hésiter ni de fuir
Plus temps non plus de se haïr
Car nous n’avons rien.
Nous sommes adelphes dans le dénuement
Tous éphémères de la même émergence
Ailes de papier qui se froissent en silence
Jusqu’à la déchirure prochaine
Nous sommes des mouches dans le chaos grandissant
Que le tumulte effraie, que les étoiles attirent
Nous paniquons lorsque le vent souffle
Mais, si petites, nous portons toutes en nous
Le miracle d’un coeur brasier
Et si nous pouvons faire quoi que ce soit de bien
C’est sans doute par lui, qui peut tout embrasser
Ou s’il reste impuissant, au moins ne serons nous pas seuls
Pour affronter l’abîme
Il est grand temps d’aimer : nous sommes nés pour ça.
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