Le Champ des Clefs

Le Champ des Clefs

Ecoanxiété

Lourd, le ciel, le coeur

Face à l’ampleur du désastre annoncé 

Et face au mur, immense

Et tous les yeux fermés, obstinément clos

 

Moi aussi, pour survivre, je baisse la tête

Je ne suis qu’un fruit de l’arbre tordu, 

L’arbre aux racines démesurées

Insatiables suçoirs qui disloquent et assèchent

Et moi, suspendue à une brindille

La sève qui me nourrit me rend amère

Elle a le goût des cendres, du sang

Ces riches vallées si fertiles autrefois

Seront bientôt rendues au désert

Partout où germe le profit éclot aussi la misère

Et tout est corrompu, jusqu’à l’eau des sources 

 

A quoi bon la civilisation, la science, le génie, 

S’ils ne sont pas posés devant ce qu’il y a de Grand,

S’ils ne sont pas au service de ce qu’il y a de Petit ?

Lourd, mon coeur, lourd de détresse

Nous tuons ce que nous devrions vénérer

Nous tuons ce que nous devrions protéger

Nous tuons tout ce qui n’a pas de prix

 

Tous, nous mourons, à feu croissant

Et tous, nous sommes assassinés

Il n’est plus temps d’hésiter ni de fuir

Plus temps non plus de se haïr 

Car nous n’avons rien. 

Nous sommes adelphes dans le dénuement

Tous éphémères de la même émergence

Ailes de papier qui se froissent en silence

Jusqu’à la déchirure prochaine

 

Nous sommes des mouches dans le chaos grandissant

Que le tumulte effraie, que les étoiles attirent 

Nous paniquons lorsque le vent souffle 

Mais, si petites, nous portons toutes en nous

Le miracle d’un coeur brasier

Et si nous pouvons faire quoi que ce soit de bien

C’est sans doute par lui, qui peut tout embrasser

Ou s’il reste impuissant, au moins ne serons nous pas seuls

Pour affronter l’abîme

 

Il est grand temps d’aimer : nous sommes nés pour ça.

 



05/04/2022
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