Le Champ des Clefs

Le Champ des Clefs

le nouvel humanisme

Oui, bien sûr qu'il y a des guerres et des crimes. Bien sûr qu'il y a des méchants, des emmerdeurs et des monstres. C'est humain, ça aussi. La partie bestiale de l'humanité, mais que nous portons tous en nous. Nous n'avons pas dompté le lion, le tigre ni la blatte qui font notre côté sombre, celui que réveillent les sentiments les plus primaires et les plus essentiels de la vie.

La peur.

Le désir.

 

Nous ne pourrons jamais purger la Bête, mais, parce que nous sommes des animaux sociaux, nous nous employons, depuis des siècles, à la maîtriser, innovant, légiférant, gouvernant, nous rebellant, jetant l'inefficace et le nuisible et cultivant le fonctionnel et l'important.

 

Et je crois que ça porte ses fruits. Même si les pulsions ne sont jamais enfouies bien loin, nous apprenons à nous connaître, nous, humains ; à vivre ensemble sans piétiner nos semblables, et nos moins semblables. A marcher sur la pointe des pieds pour ne pas déranger l'Autre nous. Nous avions compris depuis longtemps l'utilité de la répression et de la punition, le principe du bâton et de la carotte, du Ciel et de l'Enfer ; nous avons inventé la morale et le bienséant, désormais nous nous approchons du moment où nous pourrons nous affranchir des formes parce que le fond sera acquis. Déjà nous commençons à tendre la main pour accompagner et guérir plutôt que pour battre et forcer ; nous comprenons que l'important est peut-être moins dans la suppression de la différence que dans la bienveillance et l'humilité du regard. Pas l'humilité qui se cache et se rabaisse au profit d'autrui, mais celle qui ne préjuge pas et s'ouvre sans crainte, sereinement.

 

Nous pouvons croire en Nous. Ne soyons pas superstitieux, ce n'est plus de notre âge ; soyons les nouveaux humanistes : ceux qui se tournent vers l'avenir, et n'y voient pas un cataclysme. Ceux qui regardent les méchants, les emmerdeurs et les monstres, et qui y voient le résultat malheureux de la peur qu'on a trop nourrie, du désir qu'on a trop refoulé, et non une nature maléfique. Des erreurs à ne pas refaire, des dégâts à réparer, des gens à guérir.

 

Jamais encore nous n'avons été si riches.  



11/06/2015
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