Le Champ des Clefs

Le Champ des Clefs

les Fils du Vent

Ils survinrent par un jour sombre comme la nuit

Alors que tous restaient cloîtrés derrière d'illusoires boucliers

Les fils du vent, à l'énorme voix

Portant leurs cris aux nues

 

Dans la salle où tous s'étaient rassemblés, face à la peur

Les lumières tremblaient, frileuses, dans des ampoules défaillantes

Mais lorsqu'ils entrèrent dans la maison fermée

La foudre dévora les ombres

 

De gestes en bourrasques ils balayèrent tout, dehors comme dedans

Faisant table rase, jetant à bas les choses qui encombraient les meubles

Ne laissant au mur qu'un rideau malmené

Annulant les poussières

 

De leurs yeux bleus frangés de larges cils dévalaient des cascades

Sur leurs épaules voyageaient toutes les divinités célestes

Zéphyr, Eole et Aquilin, Zeus, Thor et Cérès, et Seth l'Egyptien et Rudra qui vient des Indes

Et chacun d'eux se surpassait en son Art

 

Ils parlaient entre eux, ignorant les Fils des Hommes blottis ensemble

Autour d'eux, le verre et la terre s'éparpillaient parmi d'énormes éclats de rire

Ils avaient pour nom l'essence de l'ordre et du chaos

Et leur voix résonnait absolument

 

Puis ils s'évanouirent, glissant par chaque fissure comme de l'eau au travers d'un linge

Attentifs seulement à leurs propres aspirations et chahutant comme de jeunes garçons

Laissant derrière eux des places nettes, dévastées

Et les mains vides des Hommes.



15/04/2014
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