Le Champ des Clefs

Le Champ des Clefs

Brocéliande brûle

Ce soir je n’ai que la colère. Elle est rouge et blanche, elle incandesce comme les forêts d’été. Plus tard peut-être, j’aurai autre chose. J’aurai des désolations à l’automne ; une tristesse noire, squelettique, un chagrin de deuil. Une terne lassitude cendrée. 

Il y aura les larmes comme une pluie de pardon, apaisante, rafraîchissante, mais impuissante à restaurer ce que les brasiers engloutissent. 

 

Ensuite, sans doute, l’espoir germera sur la stratification lourde des échecs et nous aurons des bois verdoyants, plus purs que des émeraudes, encore insouillés, bercés de l’illusion que l’été ne reviendra pas.

 

Mais à la longue mon coeur se tanne. A devoir trop étouffer les flammes, je finis par manquer d’air. Mon amour, même le sol le plus profond s’épuise de trop brûler, et déjà je vois poindre un avenir désert.

 



13/08/2022
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